ALI TEBIB

Monsieur ALI BEN AMOR TEBIB, mon père, tenait un commerce de produits alimentaires à Canstantine en Algérie. Son magasin était situé à la rue Saverian de Brasa. Notre père avait participé activement dans la lutte pour la libération de l’Algérie contre la colonisation française. Sa mission consistait en la collecte de l’argent et de la nourriture et leur transmission aux Moudjahidines qui s’étaient réfugié dans les montagnes. Ces derniers descendaient clandestinement vers la ville pour se ravitailler, s’informer ou réaliser des actions armées. Ils se réfugiaient dans plusieurs endroits sûrs. Parmi ces endroits, figurait le magasin de notre père. Afin de dissuader notre père pour arrêter son appui à la lutte armée, l’armée française a fait sauter dans le magasin des grenades lui causant de grands dommages matériels. L’armée française a arrêté mon père en 1960 (probablement au mois de février) Il fut acheminé d’abords vers la prison « Cité Ameziane », la prison « Hama plaisance » ensuite au « Camp JORF » (M’sila) ensuite à Ouahrane puis la prison « Paul Castel ». Quand il fut enfin rapatrié vers la Tunisie, il fut acheminé via la prison de Tebessa. Parmi ses compagnons de lutte, le martyre GRAM EL AID, un grand agriculteur qui fut arrêté et emprisonné au « Camp Robert ». Mon père, ALI TEBIB, fut un certain temps son secrétaire. Parmi ses compagnons de lutte également, Monsieur ABID et sa femme française. Parmi ses compagnons de lutte, la femme martyre FADHILA SAADANE. Mon père gardait, et par la suite ma famille par héritage, son sac à main en souvenir. MUSTAPHA BEN ABES et EL AZABI sont également des compagnons dans la lutte. Parmi les Moudjahidines qui étaient en contact avec notre père, la femme martyre WANASSA EL AMRI (qui possédait un commerce de vente en gros de dattes au souk) Parmi ses collègues de prison, MOHAMED BEN SOUITI. Celui-ci habitait coté rue Docteur CALMETTE, rue PIERRE LOTI. La mère de ce dernier, a été tuée par l’armée dans les années soixante car elle refusait de révéler des informations sur l’endroit où se cachait son fils et ses compagnons. (Témoignage, en date du 03 août 2005, de Monsieur GACEM NAJAR, frère de ALI TEBIB et qui vivait avec lui à Canstantine)